To speak or not to speak

J’ai remarqué que la majorité du temps les gens kiffent de parler d’eux. Il pourrait faire des monologues sur les minis détails de leur vie. C’est un truc que je sais pas du tout faire (dis la meuf qui tient un blog où elle ne fait que parler d’elle, haha!). Par exemple, ma mère: elle, elle peut déblatérer pendant un temps infini sur une sortie chez Leroy Merlin (j’vous jure ça peut prendre 1/4h!!) alors que moi en deux minutes j’annonce que je change de magasin pour un plus grand et hop! c’est réglé. De manière générale, je suis plutôt dans l’écoute. Hormis avec mes meilleures amies avec lesquelles je sais pouvoir raconter n’importe quoi (avec des personnes que tu connais depuis plusieurs années, tu peux balancer ce que tu veux, et faire un pataquès d’un micro-événement, tu passeras pas pour une hystérique! Ils le savent déjà que t’es pas net, et t’aime quand même!) voire carrément leur sauter dessus en mode « hé, tu sais pas quoi?!? » et finalement raconter que j’ai pété mon talon dans une grille d’égout, je sais que je remporterais l’adhésion et recevrais la réaction de compassion/joie/rire requise. Bref, la plupart du temps, je suis plutôt du genre à laisser les gens parler d’eux et écouter/réagir/enchaîner sur les sujets que lancer moi-même les conversations. Peut-être parce que j’ai passé les 18 premières années de ma vie à m’ennuyer (enfin quand je lisais pas, quoi!) (et à être enrhumée aussi, merci l’humidité normande!) mais j’ai toujours l’impression que ce que j’ai à dire est moins intéressant que les autres. En plus objectivement, y’a quand même un paquet de gens qui se foutent bien de la vie des autres, ils veulent qu’une excuse pour parler d’eux: lèves la main si tu t’es déjà fadé un rencard avec un auto-centré! Je crois que c’est un classique (comédies romantiques à l’appui, c’est devenu un cliché de la soirée foireuse!). Et il y a aussi le fait, que, sur ce sujet, je me suis construite en opposition à ma mère. Ça m’a toujours tellement gavé ce côté hyper-social où tu racontes ta vie à tout le monde, que du coup, je préfère carrément me taire que de risquer de reproduire ce mécanisme. Car, non, ce n’est pas parce que tu parles que tu as quelque chose à dire!! Comme dit le proverbe, « Ne parle que si ce que tu as à dire est plus profond que le silence » hé bien, la plupart du temps, c’est pas le cas! Donc je ne vois pas l’utilité de parler juste pour parler. Enfin, des fois c’est rigolo, et si on y pense, à l’inverse, si on attend d’avoir inventé le vaccin contre la connerie avant de l’ouvrir, on va quand même pas se marrer beaucoup. En fait, c’est un peu paradoxal, mais je considère que les personnes avec lesquelles j’ai les relations les plus équilibrées et intime sont à la fois celles avec qui je peux déblatérer sur tout et n’importe quoi sans risquer de blaser mon auditoire ET avec qui je n’ai pas besoin de parler pour être à l’aise.

Mais bon, le fait est que je préfère souvent amener les autres à parler d’eux que parler de moi. Comme si j’avais d’abord besoin de rentrer dans l’univers des gens avant de pouvoir les laisser faire une incursion dans la mienne. (Dans un sens, je me dis que si je sais des trucs qui servent à rien sur eux, ils peuvent bien savoir des trucs qui servent à rien sur moi!)(et comme j’ai toujours un problème de confiance en moi, ça me permet de vérifier que je suis pas trop à côté de la plaque avant de l’ouvrir, héhé!, sinon je la ferme) (#techniqueninjapourpaspasserpouruncon) Ce qui ne veut pas dire que ce que les gens racontent soit forcément inintéressant. C’est un peu comme des petites histoires dans lesquelles tu rentres et que tu peux commenter en live. En fait, je pense que c’est un peu le même mécanisme que quand je lis un livre. J’aime bien rentrer dans l’histoire et me perdre un peu dans l’univers créé par l’auteur. Je kiffe de prendre un bouquin, et quand je relève la tête, me rendre compte qu’il s’est passé 3h! Certain pourrait penser que c’est une forme de passivité (et c’est peut-être un peu vrai) mais je préfère penser que c’est de l’empathie (pour quelqu’un qui se considère un brin asocial, c’est pas rien!).

Bref, tout ça pour dire que parler au gens et avoir une relation d’échange et d’écoute, c’est pas vraiment facile! (Bienvenu, chez Docteur Sorcière, qui décrypte la vie et les relations humaines pour vous, haha!) Vivement que je sois à La Défense, je vais être dans mes petits souliers, comme une écolière un jour de rentrée dans une nouvelle école!

Au prochain numéro, la publication de la 3e et dernière partie de ma nouvelle, je suis sure que vous attendez ça comme la fin du dernier Harlan Coben!

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