Wifi de pécore

« Elle voulait revoir sa Normandie » disait la chanson d’un type des années 80 au look chelou. Hé ben en fait, non, pas plus que ça, merci bien.

Pour ceux qui me connaisse, vous savez que c’est de là-bas que je viens et que je m’en suis cassé le plus vite possible. Dès que j’ai eu mon permis de conduire en fait. Et le temps allant, je me suis barré encore plus loin. Besoin de coupure, besoin d’air, besoin d’espace pour grandir, me construire celle que j’étais et pas celle que les gens voyaient en moi. Bref, j’ai pris le large et aucun désir d’y revenir. Sauf pour les vacances. Pour voir mes parents. Pour prendre le bon air de la campagne et de la mer, comme on dit. Enfin quand je dis prendre, c’est surtout donné. Gracieusement et sans compter, y’a pas de bouton on/off. De mes 18 années de vie là-bas, j’ai gardé en horreur le vent et l’humidité. Alors autant dire que je surkiffe pas vraiment l’air marin. Ajoutez-y un débit de parole constant et assommant (ma mère) et vous obtenez le parfait lavage de cerveau, 100% bio. Parfait pour débrancher sa tête et perdre contact avec le monde réel. Surtout vu la qualité du réseau! Nom d’un p’tit bonhomme, je vous raconte pas la galère rien que pour envoyer un texto par moment. Y’a des endroits du bled, si t’as pas le bon opérateur (j’ai pas le bon opérateur), t’as pas de réseau DU TOUT!! Dans la maison, on a dû installer un booster de wifi parce que sinon t’avais du réseau dans seulement deux pièces. #ladétresse. Sinon obligé d’aller au fond du jardin pour le moindre message, alors je parle même pas de 4G et d’internet… Donc booster. Mais qui vas pas jusque dans la véranda. Trop loin, murs trop épais (là j’ai le bon opérateur pourtant). Alors que c’est juste la pièce la plus agréable de la maison. Et qu’elle est dans le jardin. Là où il y a du réseau. Mais DEHORS. Du coup, j’ai harcelé mon père pendant 4 jours pour qu’il installe un AUTRE booster. On verra bien. Au moins comme ça ils se rappellent pourquoi c’est bien que je vive loin. (Moi je sais)(300 kms de distances minimum pour pas retrouver ma mère dans mon salon toutes les semaines)(et puis Paris of course). Enfin, ça a au moins le mérite d’être relativement reposant. Et joli. Si vous aimez la verdure. J’aime assez. Cinq jours. MAX. Après j’ai besoin de pollution, du bruit blanc de la circulation et de la population; des opportunités, de l’ensemble des possibles. C’est le truc avec Paris: même si t’as pas une thunes pour faire le quart de ce que t’aimerais, t’as le choix de ce que tu pourrais faire. A savoir à peu près tout. Alors qu’à Cherbourg, tu peux faire à peu près rien.

Enfin bref, maintenant revenue et bien dosée en vie citadine, je revis. Je vais peut-être réussir à me remettre à travailler sur mon roman. Que j’ai lâché depuis environ 1 an… Faut dire que j’ai pas vraiment choisi la facilité pour un début: une uchronie Egypto-steampunk. Pour faire un truc qui tienne debout, il faut pas mal de recherches. Mais ce qui m’arrête pour l’instant, c’est surtout la psychologie des personnages. Leur évolution au fil de l’histoire, la cohérence des interactions. Les moments charnières où tout se joue même si le lecteur ne s’en rend pas compte sur le coup. Et comme je suis incapable de commencer à écrire une ligne tant que tout n’est pas parfaitement clair dans ma tête autant dire que c’est pas demain la veille que je vais mettre mes lectrices bêtas sur le pied de guerre! (au contraire de ce blog où je laisse mon esprit divaguer plus ou moins en liberté). Enfin bon si c’est une méthode de travail qui convient à Ellroy, pourquoi ça ne marcherait pas pour moi??

 

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